En route pour Seoul
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Hier a donc été le jour où j'ai fui le Japon. Mais ce fut une journée plutôt agréable, et certainement pas stressante.
Réveillé vers 8h, avant le réveil, par les rayons de soleil entrant dans ma chambre d'hôtel, je commence ma journée par consulter les actualités, constatant que la situation ne s'arrange pas, ce qui renforce mon envie de partir.
Je quitte la chambre vers 9:45, passe par le lobby pour annuler mes trois nuits suivantes réservées. Petit problème avec le remboursement sur ma carte bancaire, il faudra que je suive ça de près (une centaine d'euros).
Je fais ensuite mes au revoir à Léo et Yuka, hèle un taxi, et y trouve la première anecdote intéressante à raconter.
Il se trouve que ce taxi est une voiture très compacte, ressemblant à une mini ou smart 4 places (contrastant beaucoup avec les gros taxis habituels), et que le conducteur est une femme, fait assez rare au Japon pour être remarqué. Je lui demande la gare en Japonais, nous démarrons, et elle commence à me faire la discussion (comme tous les taxis partout autour du monde ?). D'où est-ce que je viens, pour embrayer sur sa nièce qui a un fils métis italien, qui a les yeux bleus comme moi, qui parle quatre langues, dont le japonais, mais qui est toujours pris pour un étranger au Japon. Ça ne doit pas être une chose facile. Elle embraye ensuite la conversation sur son outil de travail, sa voiture, qui est encore plus spéciale que je ne le pensais : c'est le seul taxi électrique à Kyoto ! Effectivement, ça ne fait aucun bruit, mais l'autonomie est limitée... Nous finissons par arriver à la gare de Kyoto, qui n'était pas si loin, je m'en tire pour 740¥ (un peu moins de 7€), je tente de lui laisser la monnaie de mon billet de 1000¥, qu'elle refuse catégoriquement, et gagne même 40¥ de "service"' quand elle me rend 300¥ de monnaie...
Me voilà à la gare, direction les guichets pour acheter un ticket. J'opte pour le contact humain, je me débrouille assez maintenant, et je prends moins de risque qu'avec une machine. J'ai 45 minutes d'avance sur mon programme, j'attends donc sur le quai et fait un rajout à mon site web (le fil Twitter sur la page d'accueil), avec mon iPhone (je ne regrette vraiment pas son achat).
Après 80 minutes de train traversant Osaka, je me retrouve à l'aéroport du Kansai d'Osaka (大阪関西空港), entièrement construit sur la mer, relié à la terre par un pont. Là-bas, pas de stress non plus, j'ai mon billet d'avion, l'enregistrement ne commence que dans 1:30, et une fois enregistré, j'ai encore 2:20 avant le décollage de 16:25.
Je me détends, déambule dans les allées de l'aéroport, mange mon dernier bentô japonais, achète quelques souvenirs...
À l'immigration, dernière étape avant l'embarquement, je dois me séparer de ma carte de résident étranger au Japon, une page se tourne, un petit pincement au cœur.
16:25, l'avion démarre à l'heure avec la précision d'une montre suisse, et deux heures plus tard, je me retrouve à Seoul. mais entre temps, je trouve ma deuxième anecdote.
Je me trouve assis à côté d'une japonaise, avec qui je commence à discuter assez naturellement (en Japonais). Il s'avère qu'elle a pris une semaine pour s'éloigner du Japon en attendant que ça se calme, et qu'elle est aussi toute seule. Je lui explique que je suis parti un peu en catastrophe, achetant mon billet seulement quelques heures auparavant, et que ça me rendrait un grand service si elle m'indiquait la guest house où elle a une réservation, histoire que je ne me retrouve pas sans abris le premier soir. Elle accepte très gentiment, nous continuons de discuter jusqu'à l'atterrissage.
Après quelques formalités et récupération de nos bagages, elle loue un téléphone portable pour la semaine (super pratique, j'aurais dû faire de même...) pendant que je retire du liquide. Problème : je ne connais absolument pas le taux de change. Je retire 100 000 Won, mais il s'avère que ça fait tout juste 70€ ! Il m'en faudra plus rapidement...
Nous partons en métro direction la guest house, c'est très dépaysant d'être dans un pays où on ne comprend même pas l'écriture. Ensuite, nous prenons un taxi pour rejoindre la guest house. Qui ne comprend que le coréen, nous ne le parlons pas, on s'en sort en lui passant au téléphone une personne de la guest house. Il continue de nous parler en coréen, mais nous ne comprenons rien ("je ne comprends pas", "I don't understand", "わかりません").
Je prends un lit pour la nuit, dans un dortoir de 4 paires de lits superposés. Les conditions ne sont pas celles qui me plaisent le plus, mais ça ira très bien, et c'est très peu cher (dans les 11€).
Nous partons ensuite à sa suggestion pour des bains publics, moyen très bon marché pour se détendre, et nous y retrouverons un ami japonais à elle qui a pris un autre avion.
Les bains coréens ressemblent pas mal aux sentô (銭湯) japonais : on y prend sa douche (assis ou debout, on a le choix ici), avant de faire trempette dans un bain à l'eau très chaude. Tout est commun (mais pas mixte), comme au Japon, mais les coréens sont moins "timides" que les japonais. Ensuite, on peut utiliser les saunas, mixtes (habillé avec la tunique fournie à l'entrée), chambres en terre cuite chauffées au feu de bois. Différentes températures disponibles, 33°, 76°, 92°... En Celsius oui. J'ai essayé les deux premières. À 76°C, on a bien chaud, et je n'ai personnellement pu y rester que quelques minutes.
Après ça, nous décidons enfin de manger (il doit être 22:30). Des râmen (nouilles chinoises), accompagnées de kimchi (spécialité coréenne : une sorte de choux fermenté et épicé), et une autre sorte de pickle (漬物, tsukemono, en japonais). Le tout est très épicé ! Et il semblerait que toute la cuisine soit très épicée ici, on verra bien...
Keisuke, l'ami de Hazuki, nous rejoint, il a pris l'avion plus tard et a eu un peu de mal à trouver.
Nous quittons un peu plus tard le lieu, avons failli rater le dernier métro, nous séparons là (ils ne dorment pas au même endroit que moi la première nuit), et nous nous disons à demain.
Bref, plutôt une bonne journée, qui fait un peu oublier ce qu'on a vécu les jours précédents. Bien sûr, nous n'oublions pas ce qu'il se passe actuellement au Japon, et espérons très fort que tout ira pour le mieux.
J'arrive vers 00:30 à la guest house, me connecte à Internet (évidemment), peux enfin joindre ma famille et stopper l'inquiétude. Je me couche vers 3:00 du matin, dans un petit lit que je n'ai même pas pu faire correctement (plein de monde dort déjà).
6 heures plus tard, je suis réveillé par la lumière et le bruit dans le dortoir. Je me lève, écris ce long post, pendant que je fais une lessive. Ah oui, je suis parti avec en tout et pour tout deux jeans, deux pulls, et trois t-shirts (en comptant ce que je portais), alors il va falloir laver. C'est dans ces moments que je regrette un peu de ne pas avoir pris un second sac en partant de Tokyo, avec quelques vêtements, et les objets qui importaient le plus.
Je rejoins Hazuki et Keisuke à midi, ça me laissera le temps de petit-déjeuner, faire sécher le linge, ranger mes affaires (je prends une chambre privée pour la deuxième nuit, c'est 38 000 Won, soit 24€)...
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Commentaires
Quel bonheur de voir comme tu
Quel bonheur de voir comme tu es cool au coeur de cette aventure!
DAVID
bonsoir david
c'est bon de vous savoir en bonne santé et bientôt chez vous
quelle aventure ,j'ai lu un petit article vous concernant ,c'est là que j'ai eu votre blog ,un Toulousain ça interpelle !!!je suis de la ville rose ,alors pensez....
alors je venais ,pour avoir de vos nouvelles
j'espere que vous aurez des mails de vos amis restés au Japon ,qu'ils vont bien surtout ,c'est un grand malheur tout ce qui arrive
bon retour merci de nous avoir fait partager tout cela
bon courage a ceux qui sont là bas
Bonjour
Bonjour,
Et merci pour votre message, ces petites attentions font toujours plaisir (c'est le cas pour tous les messages que je reçois, même si je ne le dis pas à tous).
Je serais très curieux de savoir où est-ce que l'on parle de moi. S'agit-il de la presse papier, ou bien d'un site Internet ?
Merci encore pour votre message, je pense moi aussi au Japon et aux Japonais, et espère que tout ira pour le mieux.
bonjour david grissaille a
bonjour david
grissaille a toulouse apres un grd vent durand quelques jours ,boudu !!!!
merci pour votre reponse ,je ne m'y attendais pas et comprend bien que vous ne pouvez repondre a tous
je ne vous en aurait pas voulu .....oh non
sinon tout betement en lisant" toulouse blog ,"il y avait un article en date de 11 mars
""tremblement de terre au japon ,un toulousain David Stosik temoigne ""
hé oui un toulousain qui rentre au pays ....
bon voyage ,bon retour même avec le coeur lourd