La pression extérieure s'est faite trop forte. Ma famille commençait à me dire de rentrer (et je la remercie de ne pas avoir paniqué prématurément), mes amis aussi (aussi bien mes amis de la vraie vie de longue date, que d'Internet, je pense à toi NES Pas), enfin, mon employeur (Makina Corpus) et mes collègues qui ce soir m'ont envoyé un mail disant que la situation se faisait effrayante, et qu'il apparaissait plus raisonnable de rentrer.

J'étais déjà en train d'y réfléchir. J'ai passé une bonne partie de la journée à ça. Ce matin en me levant, je n'avais pourtant aucune intention de rentrer, je me plaisait trop au Japon pour briser le rêve trop tôt. Mais la peur des proches grandissant, et la mienne, naissant, au fur et à mesure des annonces toujours plus catastrophiques, ont fini par convaincre mon esprit cartésien. Si je pars maintenant, et qu'il ne se passe rien, je serai de retour très rapidement. S'il se passe quelque chose de mineur, il aura été bon de passer quelque temps loin de tout ça. S'il se passe quelque chose de majeur (bien sûr, je ne souhaite qu'aucun scenario catastrophe ne se réalise), alors le choix de partir aura été la meilleure décision que je pouvais prendre.

Il aura bien fallu aussi que la nature me pique : j'ai ressenti ce soir, au 10ème étage de l'hôtel où nous dormons, le premier séisme depuis que je suis à Kyoto. L'immeuble a un peu tangué, et il s'est avéré que c'était une réplique de magnitude supérieure à 6, dans une région proche du Mont Fuji.

Donc voilà, il est 1:22, j'écris ce post, et me prépare à dire au revoir au Japon, pour une période que j'espère la plus courte possible. Demain matin, je partirai en train pour Osaka, afin de rejoindre l'aéroport international du Kansai, d'où je décollerai à destination de Séoul, en Corée du Sud, ma première destination. Trouver un billet partant au plus tôt n'a pas été facile, et j'ai passé ma soirée au téléphone et sur Internet, à écumer les différentes alternatives.

De Séoul, où je resterai peut-être quelques (2-3) jours (j'ai tout demain pour y réfléchir), je rejoindrai la France (avec peut-être encore une autre escale, mais rien de décidé pour l'heure).

Mon avion décolle demain de l'aéroport international du Kansai à Osaka, à 16:25, en direction de l'aéroport international de Gimpo à Séoul, en Corée du Sud. Soyez rassurés, je quitte ce pays qui vous fait peur, mais que j'aime tant.

J'ai aussi une pensée pour tous ceux qui restent, par choix, ou par obligation. Prenez soin de vous. 皆さん、気を付けて！