Récit d'un voyage au Japon (1)
Jeudi 16 Août
Atterrissage à l'aéroport de Tōkyō - Narita vers 6h40. Il fait beau, l'hôtesse annonce 26°C dehors, le soleil est levé depuis une à deux heures. Nous remplissons les formulaires pour le Visa et la déclaration de douane. Une fois sortis de l'avion, nous commençons par aller chercher nos bagages, puis passons par la douane (rien à déclarer pour le moment). Nous arrivons ensuite dans un hall de l'aéroport où une hôtesse japonaise nous montre un papier concernant ALJ. Nous semblons concernés, seulement, elle ne parle pas beaucoup anglais, et très doucement... Nous essayons de contacter ALJ via les différents numéros de téléphone qu'ils nous ont laissés: tous aboutissent sur le répondeur... Pas de panique, on attend un peu. Yuki arrive, elle a pris le premier train, mais nous étions là avant elle. Nous sortons de l'aéroport pour nous diriger vers le bus qui nous amènera au Sakura Hostel d'Asakusa. Premier choc: l'air ambiant. Il est à peine 7h30, il fait incroyablement chaud et humide. Nous n'avions encore jamais ressenti ça auparavant; je fais tout de suite la comparaison avec un sauna. Nous nous dirigeons tranquillement vers le bus, quand nous croisons notre premier distributeur de boissons: ce ne sera pas le dernier. Bonne nouvelle: il accepte les billets. Nous prenons donc notre première boisson et constatons que ce n'est pas très cher: 150¥ la boisson, soit moins d'1€, alors que nous sommes encore à l'aéroport.
Nous remarquons aussi que les japonais boivent plein de boissons que nous ne connaissons pas en France, et que nous n'aimerions probablement pas: thé vert froid (j'ai goûté, c'est... spécial !), diverses boissons fraîches au café ou au thé, etc.
Nous arrivons dans le bus: il est évidemment climatisé.
Le bus mettra 1h20 pour nous amener à l'hôtel. Pendant ce temps-là, Yuki et Paolo, les deux organisateurs d'Autrement Le Japon (ALJ) nous accompagnant, prennent le temps de distribuer des papiers et de nous expliquer quelques détails sur notre séjour. Nous pouvons aussi commencer à nous faire à cette autre civilisation. On roule à gauche, les barrières de télépéage s'ouvrent à une vitesse telle que le bus ne prend pas la peine de descendre en dessous de 50km/h pour la franchir, les voitures ne sont pas les mêmes qu'en France: beaucoup de voitures compactes et pourtant imposantes, la plupart des conducteurs portent des gants pour conduire...
Nous nous approchons du centre de Tōkyō: premiers immeubles, deuxième choc: c'est imposant, c'est dense, c'est en évolution permanente: les grues sur les toits des immeubles sont courantes.
Nous prenons déjà des photos à travers les vitres du bus.
Arrivée dans la ville: il y a des routes et des lignes de train/métro dans tous les sens: ça se croise, ça passe l'un par dessus l'autre, ça s'emmêle. Il y a du monde dans les rues, mais la chaleur de ce premier jour limite le nombre d'autochtones dans les rues. Ils ont un éventail à la main, voire un parapluie leur servant d'ombrelle, et longent les murs pour se tenir à l'ombre.
Arrivée à Asakusa: le bus s'arrête le long d'un trottoir, et nous descendons dans la rue. Troisième choc: il fait toujours aussi chaud !
Nous nous engageons dans une rue étroite avec Yuki qui nous emmène à l'hôtel. La masse imposante de lignes électriques aérienne nous surprend.
300m de marche avec nos imposantes valises et nos sacs à dos plus tard, nous arrivons devant ce qui va être notre demeure pour 4 jours et 4 nuits: le Sakura Hostel du quartier d'Asakusa. Nous entrons dans l'hôtel avec Yuki: « Hirasshaimase ! », nous entendrons cette expression qui signifie « Bienvenue » à l'entrée de chaque boutique, hôtel, combini (« convenient store », une superette), restaurant, etc., dans lequel nous rentrerons.
Nous allons ranger nos bagages lourds au sous-sol (il n'est que 9h, et le check-in est à partir de 13h), puis Yuki nous offre à boire au distributeur de boissons de l'hôtel (merci !), et nous nous asseyons à une table pour discuter des derniers détails du voyage: réservations de trains, modifications du planning pour coller au mieux à nos attentes...
Une fois la boisson terminée, Yuki nous accompagne jusqu'au métro pour nous expliquer un peu comment cela fonctionne, nous faire visiter, et effectuer quelques formalités.
Nous partons en direction du temple Sensō-Ji, et de ses rues commerçantes. Nous nous arrêtons au temple, prenons des photos, admirons, et nous imprégnons de plus en plus de la culture Tokyoïte. Nous reprenons ensuite notre marche en direction de la gare de métro d'Asakusa, en traversant une ruelle remplie de boutiques de souvenirs et de nourriture typiques, il y a foule, à tout juste 9h30.
Nous descendons dans le métro, où Yuki nous explique le fonctionnement le carte Suica: une carte qu'on obtient contre 500¥ de caution, et qu'on charge ensuite dans les bornes automatiques présentes dans toutes les gares. Elle nous sera d'une grande utilité, puisqu'elle nous évitera d'acheter un billet à chaque déplacement.
La densité et la complexité du métro nous effraie, mais nous serons vite rassurés en constatant que les panneaux, les appels au micro, et les plans, sont au moins doublés en romaji (« écriture romaine » l'alphabet occidental), si ce n'est pas en anglais.
Armés de notre carte, nous franchissons les barrières du métro, descendons, puis rentrons dans le première rame qui arrive: elle nous amènera jusqu'à la grande gare d'Uenō.
Les rames sont très longues, très larges, pourvues de nombreuses poignées pour se tenir quand on reste debout, et la publicité y est très présente.
Nous arrivons rapidement à Uenō, et prenons déjà notre deuxième bain de foule. Arrivés au rez-de-chaussée, nous observons, remarquons que c'est une gallerie marchande, et constatons que de nombreuses lignes sont au départ et à l'arrivée de cette gare.
Nous commençons par tenter de récupérer notre Japan Rail (JR) Pass, qui nous permettra de voyager gratuitement en train durant une semaine, mais l'office est fermé. Nous partons en attendant donc dans les rues d'Uenō, à la recherche de billets de train d'occasion, correspondant au trajet Kyōto – Tōkyō que nous devrons effectuer plus tard lors de nos pérégrinations.
Nous ferons choux blanc, mais cela aura au moins eu le bénéfice de nous faire découvrir les petites rues d'Uenō, remplies de boutiques très diverses (poissonnier, vêtements, pachinko, et j'en passe). Il est 10h, mais nous n'arrivons pas à nous y faire, nous nous croyons en plein après-midi; et nous ne réalisons pas encore tout à fait que nous sommes à plus de 10.000 km de notre terre natale.
Il est 10h30 quand nous revenons à la gare, heure à laquelle ouvre l'office où nous récupèrerons nos JR Pass. Sylvain y prononce ses premiers mots japonais, « Dōmo Arigatō », probablement trop poli envers la guichetière, qui ne pourra s'empêcher d'en rigoler avec sa collègue.
Nous partons ensuite réserver la partie réservable des billets de train correspondant à notre parcours.
Cela prendra une bonne heure à Yuki, en possession de nos JR Pass, pour s'occuper de tout ça (encore merci !). Elle finit par nous expliquer les derniers petits détails, puis nous dit au revoir, et nous laisse nous débrouiller.
Midi approche, la faim se fait sentir, nous décidons de retourner au Sakura Hostel, et de trouver à manger sur la route. Nous prenons le métro, puis nous arrêtons dans un combini pour y acheter nos premiers bentō (plateau repas typiquement japonais, contenant du riz, et divers accompagnements, comme des maki: roulés de riz dans une algue garnis de divers ingrédients, morceaux de poisson, ou de poulet, légumes...). Nième choc (je ne les compte plus): c'est extrêmement abordable ! Pour approximativement 3€ (500¥), nous avons un repas typique et suffisamment copieux !
Nous terminons notre marche jusqu'à l'hôtel, où nous déjeunerons dans la salle commune.
Nous enregistrons ensuite notre chambre: 3 lits doubles superposés, le sixième pouvant être occupé par n'importe quel autre client, nous informe-t-on.
Nous montons nos bagages, faisons nos lits, prenons possession de notre casier sécurisé.
Nous nous prélassons aussi un peu, avant de repartir visiter les rues de Tōkyō vers 14h.
Nous serons restés pendant 1h30 dans le quartier d'Asakusa, où je pris tellement de photos que j'en gardais l'appareil au poing.
J'ai eu, moi aussi, à prononcer mes premiers mots de japonais, lorsque je me rendis compte que j'avais laissé tomber un mouchoir en tissus, qu'une personne avait ramassé.
« - Sumimasen, kore wa watashi no desu. (Excusez-moi, ceci est à moi.)
- Ah, dōzō. (Ah, tenez.)
- Arigatō gozaimasu. » (Merci beaucoup.)
J'étais plutôt fier de moi sur le moment, même si j'ai fait une petite faute grammaticale en utilisant « kore » (ceci, près de moi), au lieu de « sore » (cela, près de vous).
Nous sommes de retour à l'hôtel aux alentours de 15h30, le soleil est déjà très bas dans le ciel (on se croirait aux alentours de 19h en France). Nous nous détendons un peu sur nos lits, prenons, pour certains d'entre nous, une douche bienfaisante, puis partons à la recherche d'une repas du soir. Nous comprendrons assez rapidement que les japonais mangent très tôt (18h00), et que les divers endroits où nous pourrions manger ferment rapidement. Il est aux alentours de 20h30 lorsque nous trouvons un restaurant à nouilles ouvert, dans lequel nous mangerons un bol de nouilles épaisses dans leur soupe (Udon), au contenu que nous n'arrivons pas à reconnaître, mais dont nous nous satisferons amplement, ce repas complet nous aura encore une fois coûté très peu cher: dans les 500¥.
Nous retournons enfin à l'hôtel, pour une première nuit de sommeil plus que méritée, et nous endormons dans notre chambre climatisée, en pensant à tout ce qui nous est arrivé dans la journée, et à tout ce qui nous attend pour les jours à venir...
Lien de l'article original : http://stojapon.canalblog.com/archives/2007/08/21/5955931.html
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